J'ai appris récemment le décès de Gilles R10, chanteur des "Untitled" (1982-3), guitariste des "Petits grincheux" (1984-5) et depuis lors, concepteur de marionnettes, scénographe/interprète en théâtre pour enfants et père. Ça s'est passé il y a deux ans, en 2021. On s'était complètement perdu de vue depuis 2005 suite à une collaboration foireuse et j'ai reçu cette triste nouvelle via un ami à lui croisé par hasard.
Gilles a semble-t-il pété un câble dans un commerce pendant la période de "masque obligatoire". Et je le vois trop bien péter un câble dans cette farce qui vire au tragique. On était dans les années 80s, il faut le dire, porté sur le proto-conspirationnisme et les scénarios dystopiques, sur l'humour absurde via le surréalisme/ dadaïsme et la crise covid, à ses débuts en 2020, en avait pas mal de relents. Ça allait durer quelques semaines, un affichage anxiogène avec annonces au micro se généralisait, contre une grippe dont on avait changé le nom. Ça ressemblait à une vaste opération psychologique qui se donnait en spectacle et on assistait à une division de la société avec toutes les tensions que ça occasionne. Si dans un premier temps, l'improbable ressemblait à un rêve dont on allait se réveiller et dont on rirait bien, après un an d'espace publique sans-visage, de réglementations débiles, d'interdits arbitraires entouré de congénères résignés voire zélateur, la tentation de se lâcher était grandissante et j'ai moi-même eu quelques bonnes prises de bec.
Gilles n'a pas eu de chance, il aura refusé de se masquer et commencé à traiter les autres de cinglés à suivre ce délire, jusqu'à se faire intercepter par des vigiles, puis par la police et par là, amené en psychiatrie ! Gilles avait dans sa jeunesse tendance à pousser un cran trop loin dans la création. "Le trop est l'ennemi du mieux" illustre assez bien cette tendance qui, en l'occurrence, irait jusqu'au fond du fond. En psychiatrie, c'est la camisole chimique proportionnellement au désagrément craint de tel ou tel patient, histoire d'en faire quelqu'un de docile. Et Gilles n'était pas un mouton, pouvait se montrer humoristiquement très corrosif. Il pouvait de plus afficher une certaine résistance à leur chimie, en rire dans un premier temps (?) En période de parano covid, c'était aussi en milieu clos et semi-clos un très grand sérieux, l'isolement avec les règles strictes, et les tests, la pression à la vaccination, etc. Sa fille de 17/18 ans, alertée le jour même n'a pas pu le voir, ni le lendemain et apprenait sa mort le surlendemain !!! La cause réelle du décès reste un mystère, il n'a pas pu se faire de reconnaissance de son corps, ni d'autopsie, ni d’enquête et il a probablement été estampillé "mort de covid" (?) Cette histoire relève directement de la dystopie sanitaire et c'est révoltant !
Il est donc une victime collatérale du soi-disant virus mortel, pris dans l'engrenage de cette farce tragique avec comme porte de sortie la voie cauchemardesque de blouses blanches masquées ! Malgré les différents qu'on a eu, je ne lui aurais jamais souhaité ce mal et je suis vraiment navré pour ses proches !
J'ai voulu cette page non-nominative et je m'excuse d'avance si des détails de ce qui m'a été rapporté ou leur interprétation sont décalés ou erronés...