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L'histoire improvisée de ma musique

Publié par djp

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L'histoire improvisée de ma musique

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Pré-histoire

La découverte musicale a vraiment commencé pour moi de façon très intuitive à l'âge de 17 ans en 1982 mais il y avait bien eu quelques signes avant-coureurs et circonstances aggravantes durant l'enfance:

Tout d'abords, étant du signe de "la balance", toute information au sujet de l'astrologie amenait les jeunes parents devant le fait incontournable que leur jeune "balance" de progéniture avait des prédispositions artistiques. Il est dur de savoir à quel degré cette donnée a pu motiver des encouragements et confirmations lors de toute expression artistique de bébé et ainsi le guider dans cette voie...

 

Aussi loin que peut remonter ma mémoire, mon père m'ordonnait d'arrêter de tapoter sur ou sous les tables ou sur n'importe quel objet, ce qui m'a suivi à l'école  où machinalement en dessinant ou en réfléchissant je tapotais machinalement sous mon banc jusqu'à la remontrance.  bien avant de pouvoir m'imaginer qu'il existe des objets spécialement conçus pour le tapotage.
Je me rends compte face à mon dernier bébé qui a aujourd'hui (ha ha ha!) 5 mois et qui passe son temps à se taper la cuisse, à taper sur tout ce qui se présente qu'il y a là quelque-chose d'inné ou de génétique ?


J'ai suivi à mes 6 ans une année de cours de piano dont une bribe de souvenir m'est resté précis: Ne possédant aucun clavier à la maison, je répétais une fois par semaine chez mes grands parents maternels. Je peux encore voir mes 2 mains s'agiter méthodiquement sur le clavier les yeux rivés sur la partition d'un morceau d'étude basique ... et la musique de sortir pour atteindre mes oreilles. Et ça m'a l'air magique, comment l'application à la lettre de la méthode donne son résultat malgré l'absence totale de maîtrise! ... j'arrive bien à faire entendre le même morceau qu'en classe, cependant que je n'y comprends rien, ça marche! les yeux rivés sur la partition, mes mains et chaque doigt se conforment au code qu'on m'a appris!
 
Mon père qui ne s'entendait pas avec ses beaux-parents n'a pas voulu renouveler mon inscription au piano pour l'entrée en 2ème primaire. Selon les périodes et le climat familial, il nous a été interdit à ma soeur et moi d'aller visiter nos grands-parents... Je n'ai plus jamais pu rejouer ce morceau (?) en suivant sa partition que j'avais instantanément égaré en bon gamin de 7 ans. Mon père a également tenu à m'éloigner de la pratique musicale et voyait souvent d'un oeil méfiant mes dessins, par mépris de l'influence sur moi de ses beaux-parents.

Ma grand-mère était peintre-copyiste et pianiste-interprête, c'est à dire qu'elle ne s'est jamais accordé d'inventer quoi que ce soit à son grand regret, mais qu'elle copiait d'une part des toiles de maîtres et jouait d'autre part, sur base de partitions, un répertoire classique très étoffé. J'ai toujours, lors de mes visites chez mes grands-parents, passé "un temps" dans la pièce dédiée au piano quart-queue, à jouer spontanément "n'importe quoi" qui puisse ressembler à de la musique "pop". Ma grand-mère avait coutume de me féliciter d'inventer ces balbutiement, peu importe leur qualité esthétique, son admiration se portait sur "la création", boniment qui me semblait disproportionné et inadapté vu sa grande maîtrise du clavier. Quand j'ai atteint l'âge de 13 ans, elle m'a expliqué plus avant:

"Tout est dans l'imagination! Lily Pouvoir "inventer librement" est infini alors que la connaissance technique alliée à la lecture musicale me limite aux partitions que je possède. Cette maîtrise ne me rend pas heureuse car j'aurais voulu composer, inventer, découvrir et je n'y arrive pas, par comparaison avec les "maîtres" que j'admire!
Quand on possède "la connaissance", on ne peut l'ignorer et on ne voit plus que ses propres imperfections, ce n'est, pour moi, pas source de bonheur! Par contre l'imagination explore des terrains inconnus, nouveaux et il n'y a pas forcément à quoi se mesurer, à qui se comparer... On peut juste "être soi en musique" et ça, je l'ai compris, c'est une source inépuisable de bonheur !!!"

Je n'ai sur le moment, pas réalisé où elle voulait en venir? ... plutôt à me dire: "Bobonne, tu déconnes!" Elle qui maîtrise m'envierait, à moi? qui joue comme un pied! C'est le monde à l'envers! Cette sentence m'a pourtant fortement marqué, plus que je n'aurais pu la comprendre ou la croire, sans doute un peu trop inconsciement influencé dans mon parcours par la suite: J'ai été amené à vivre l'autre extrême du phénomène, tel qu'avec du recule, je peux  proclamer qu'un juste milieu est sans doute le plus approprié!

À l'âge de 14 ans, ma soeur (15 ans) et moi reçevions chacun une guitare classique en cadeau de nos grands-parents. On trouvait ça absurde, n'ayant jamais rien eus à voir avec cet instrument.  Notre père, susceptible, veut refuser ... on a eu de la chance qu'il n'en ait pas fait de la bouillie à aller allumer en fagot devant leur trottoir en beuglant où ils peuvent se mettre leurs cadeaux!
Ma soeur n'a jamais rien tenté à la guitare qui représentait pour elle un chouette objet de déco, tant qu'à être baba-cool. De mon côté j'ai de temps en temps (1//4 d'heure/6 mois) balbutié "jeux interdits" sur une corde ou encore une descente chromatique évoquant un morceau de "the wall" mais durant quelques années, pas un accord n'a été découvert, pas une tentative n'a été ajoutée à ce non-répertoire!


 

Qulture musicale

 

Au niveau de ma "culture musicale", j'ai grandi dans les années 70's au diapason de ce qui se relayait dans les médias mainstream. Âge d'or du disco et de la variétoche où la chanson française s'américanisait au grand bonheur des hit-parades. J'ai goûté au pire dans le sillon de ma famille donc bien-sûr de ma soeur aînée abonnée à "Podium magazine", jusqu'à me forger une opinion propre. Un premier élan spontané vers une musique captée par hasard à l'âge de 13/14 ans (10cc "Dreadlocks holyday") m'a emmené dans une recherche obsessionnelle pour posséder, au moins sur cassette, ce qui m'intéressait. Mais le réel premier flash s'est produit pour "A forest" des Cure qu'il m'a fallu très longtemps pour identifier, j'ai donc à 14/15 ans exploré, musicalement du moins, la vague new-psychédélique à la recherche du groupe et du morceau. Entre-autre, à l'époque, je louais des disques dans un petit bouquiniste de seconde-main (seul commerce encore en activité sur la rotonde de la galerie Ravenstein) qui avait quelques bacs de vinyl avec cette vocation précise, une foutue chance car il avait ce qu'il semblait me falloir avant ma découverte de "la médiathèque" l'année suivante! Ce fût ma première écoute du "Commercial album" des Residents et je n'ai en gros rien compris! une juxtaposition de sons incohérents et une voix mal-foutue... "Desire" de Tuxedomoon (choisi pour sa pochette très semblable à celle du 45T "A forest" tant convoité et dont l'album est apparu dans le stock en cours d'année, est par-contre très bien passé et reste pour moi cultissime!) Les riffs au synthé m'ont généralement fort accroché et, bien que je vois la majorité de ces morceaux avec beaucoup de recule aujourd'hui, la pop cold-wave m'a résolument séduit, en toute contradiction avec ma soeur, baba-cool, qui se gavait des pires slows hard-rock et de Jim Morrison en préparant le tour du monde qu'elle ne ferait jamais. J'ai pour la première fois eu un élan jusqu'à adopter un look new-wave: froc étroit, veste de costard avec badges, chemise au  col coupé hors du pantalon)" Si bien que par le biais de mon apparence, j'ai sympathisé avec l'unique autre gars de "l'athénée communale pour garçons" qui écoutait les mêmes groupes et avec qui quelques échanges via nos walkmen ont ouvert de nouveaux horizons.

 

1981, The Cure passe à l'AB, qui dans sa forme d'époque est une vieille salle enfumée avec balcons, c'est mon premier concert! Un peu déçu que ce soit la tournée de "Faith" et pas de "Seventeen seconds". À la sortie, alors qu'on marche vers l'arrêt de bus pour rentrer avec ma soeur et sa pote, un groupe de 5 punks me bloque le passage près d'un coin dans la rue de l'amigo. Ils m'ont l'air adultes mais sans doute autour des 18 ans. Un blond au front plat taxé "d'albinos" et surnommé [l'anglais], coupe-rose et gonflé dans un costard écossais trop court, après avoir lancé "T'es quoi toi? t'es un punk ou t'es un baba-cool?" me postillonne au visage que l'année passée je lui ai enfoncé un tourne-vis dans la jambe. Je me souviens lui avoir répondu que c'était mon premier concert et que l'année passée je... je jouais aux billes, en l'appellant "monsieur" mais j'ai rapidemment ramassé un triolet de coups de boules dans le pif. Pendant ce temps ma soeur et sa copine tentaient de faire intervenir les 2 flics qui faisaient le piquet à quelque pas de nous, lesquels leurs retournaient que si elles insistaient ils les embarquaient (à elles!) tout en emboîtant le pas pour tourner le coin et disparaître alors que mes agresseurs en faisaient de même. J'ai gardé le nez complètement bouché pendant +/- un an mais c'est une autre histoire... La confrontation avec le monde nocturne a en tout cas commencé par ce trauma. Le concert suivant (Adam & the antz dont j'étais très fan) s'annonçait 2 semaines plus tard au même endroit et j'avais développé une légère phobie du "gros blond" qui heureusement n'y étais pas !

 

C'est en doublant ma 3ème qu'en changeant d'école vers un lycée mixte dans le centre, j'ai pour premier pote de classe un Tony qui fume des cigarettes et même plus, fan des Stranglers mais plus généralement de hard-rock dont il se prend à vouloir me faire "l'éducation". J'accroche assez bien à ces musiques plus dures. En peu de temps, je cesse d'être "new-wave" et c'est parti pour la veste en jeans et les badges ac/dc, iron maiden, etc. avec les cheveux qui s'allongent jusqu'aux épaules. C'est le moment ou enfin j'ai grandi physiquement de la vingtaine de centimètres qui commencaient à me manquer cruellement. J'ai commencé à clopper et à joindre comme s'il n'y avait rien de plus normal. À la maison, mon père très stricte fumait le cigare, des cigarillos ignobles ou encore la pipe. Le living familial, qui faisait aussi fonction de bureau, était agrémenté d'un bar où un choix de marques de cigarettes m'a permi de goûter et de comparer la gamme pendant ses absences. Au dehors, des 20 m² rutilants louaient les bienfaits sociaux de la clope. C'es la malbiche, "la cigarette du débutant" qui a réussi à m'introduire. J'étais donc devenu un peu "bide" comme ça se prononçait, forçant quelque-peu l'accointance avec ma sœur et ses potes.

 

Mes retrouvailles avec le gros blond ont sans-doute été tempérées par ma taille qui le dépassait de quelques centimètres. Il a surgit une nuit d'été, entouré de skinheads cette fois, dans une ruelle où je m'étais laissé entraîner à aller "faire la manche" avec ma soeur et une petite bande de babas et hardeux jeunes et gentil/les. L'albinos qui n'a, vu de près, pas les pupilles rouges, donc n'en est pas un, m'a de suite pris à partie avec un "Tu me reconnais ? moi j'ai pas oublié pour le tournevisse!" mais c'est un skin de ma taille avec qui on s'est un peu bousculé sans excès, "l'anglais" en était rapidement passé à menaçer d'éborgner d'un badge le plus chevelu de la bande alors que tous et toutes étions individuellement accaparés par un de ces sales rasés frustrés de la zigounette. Ils nous ont soudain lâchés pour déguèrpir et le gros m'a envoyé "On se retrouvera!". Ouais, chouette! J'ai bien exploré et apprécié un temps mes découvertes hard-rock mais les soirées n'étaient résolument pas engageantes et je me demandais surtout ce que je foutais là, à peine pubère parmi ces filles (dont ma soeur) et ces mecs bourrés, hard (durs) et heavy (lourds) et puis musicalement, c'est parmi les groupes punks d'abord lambda et accessibles que je préférais explorer. J'ai au cours de la même année re-viré "new-wave".

 

L'année suivante s'est confirmée vers la punkitude et musicalement les choses sont devenues plus pointues depuis entre autre la découverte de la vraie grande médiathèque du passage44 (15bef le vinyl/semaine) alors que le petit bouquiniste/disquaire (12 bef/semaine) vieilissant, disparaîtrait quelques mois plus tard dans ce qui deviendrait un grand vidage de cette galerie pour tenter paradoxalement d'y glorifier la Qulture....

J'ai d'abord eu un pote "hippie", Ivan P. avec qui on projetait de faire "un groupe". Alors que je buvais mes premières bières au "Rainbow", il prenait un verre de lait, ne fumait pas alors que j'y avait doucement plongé, ... semblait ne pas s'intéresser aux filles, alors que j'étais enfin en couple avec une première "petite amie"... Un "Denis" d'une autre classe jouerait la batterie. Le nom trouvé par Ivan (clavier) était "Zénith" et moi (basse) j'ai fait un logo (approuvé mais paumé depuis), alors on trippait à 3 autour du projet qui n'a jamais vu le jour: Denis-le-batteur est soudain devenu pote avec des skinheads pas cool (membres du front-de-la-jeunesse) et on s'est dit avec Ivan qu'on allait pas s'embarquer avec un fascho. La tension était énorme vers 1980 entre l'extrême droite et les immigrés, les punks, hippies, les profs... Les bagarres étaient fréquentes dans la cour de lycée. Dans un premier temps, pensant qu'on trouverait d'autres comparses, on réalisait qu'on avait ni instrument, ni pratique, ni rien... Il m'a demandé si je connaissais Phillipe Catherine ? Boah, non ? J'en était à Stiff little fingers, Clash, Dead man's shadow... puis il m'a fait écouter ce "jazz élitiste" et ... je n'ai encore une fois "rien compris", par-contre, je savais que j'aimais pas! Et lui de me dire "Mais ouiii! c'est génial ! j'te jure, tu dois écouter ça! trop cool!" Il économisait sérieusement et savais quel piano électrique s'acheter. Bien qu'il fût plutôt givré comme gars (je ne vais pas trop m'étendre, qu'il s'en réjouisse), il avait un point-de-vue à 15/16 ans sur ce que serait sa vie, d'une clarté qui m'est toujours difficile de concevoir. Car finalement, j'ai doublé ma 4ème et on s'est +/- perdus de vue. Deux ans plus tard, on s'est retrouvés aux cours de "dessin d'après modèle vivant" à la Cambre (j'ai encore un dessin haut en symbolique qu'on a fait en commun), un an durant avant qu'il ne quitte, puis je ne l'ai jamais revu. Vers 1995 néanmoins, je croise une affiche en ville qui annonce "Phillipe Catherine et Ivan P en duo !!! Grosse carrière internationale de jazzman !!!

 

J'ai de mon côté redécouvert les Residents et ai carrément bien accroché, c'était déjà parti pour Siouxsie, Cabaret Voltaire, PIL, Crass, Dead Kennedy's, Virgin Prunes et plus localement Tuxedomoon, TC-Matic, Red Zebra... S'en était fini d'être bluffé par la technique d'un Van Halen ou par la rutilence de Téléphone, je plongeais dans un univers musical de type "autiste" qui bannissait radicalement le classique, le jazz et la variété.  Les concerts étaient de grosse mêlées pogoteuses auxquelles on s'était habitué et où on se lancait volontiers, souvent en petite bande, légèrement bourrés et sérieusement stone. De nouveaux groupes comme Exploited, Discharge, Anti nowhere league... amenaient un son plus tranchant, un bpm augmenté et une foutue pêche par rapport à la normale alors qu'avec du recule ...bof. La distinction dans le publique entre les punks, les skins, les mods, les rockeux/ses créait souvent des tensions absurdes, des mises-à-sac, voire émeutes. On se rendait compte de la collusion entre skins et police dans un systême viscéralement pourri et qu'ils instillaient partout la violence en toute impunité pour ensuite voir les flics tomber sur des événements conviviaux. Ces méthodes doivent être vieilles comme le monde...



THE UNTITLED 1982-83

 



C'est à 17 ans, lors d'un séjour d'une semaine à la campagne, où avec mon pote Michel on pouvait occuper une maison de sa famille en vacance à l'étranger, que l'idée et le passage à l'acte de faire de la musique se sont imposés. C'était la période du savon dans les cheveux, du crayon aux yeux, des combatchouzes, de la découverte de petites productions crades punk et nous étions dans ce village, des plus folkloriques! Au lendemain d'une exploration psychédélique hallucinatoire, ayant déjà trop ressassés nos cassettes, nous vint l'idée d'en remplir nous-mêmes. Engouement soudain en après-midi: Une chose est claire: Michel est le batteur, moi à la gratte! On a plus qu'à trouver nos instruments, on fouine. Un bidon, casseroles, tupper-ware, une lampe de bureau et la batterie se met en place alors que de mon côté je trouve des élastiques et des boites, un extenseur avec 4 gros élastiques à tendre sur une raquette de tennis doublée d'un saladier. Le principe est simple: nous gravitons autour de l'enregistreur. La batterie est loin et la basse tout près du micro. Le premier morceau s'appelle "attack" ...

 

On essaye diverses boites à élastiques, on joue sur des dialogues de la télé allemande, on s'emballe jusqu'au matin. Au réveil, tous fous en réécoutant, on se rendait compte qu'on allait continuer pour, de ma part, ne plus jamais m'arrêter.
           
 jamais le lancement   mich-jp-Untitled-2    the-untitled-attack  Crass anarcho-punk logo

 

Notre inspiration "bouillonnante" nous venait directement de nos groupes cultes: Crass, Poison Girls, Bauhaus, PIL, Mass, Cabaret Voltaire, Clash, Wire, les Residents, ... mais nos morceaux ne le reflétaient pas tant: On faisait ce qui sortait et voilà tout. Nous nous sentions vachement engagés au niveau idéologique à fucker le goverment, à fighter la war not wars, il faut rappeller qu'en ce temps, la fin des études allait nous confronter au service militaire! C'était un des pilliers du mouvement punk qui stimulait réellement l'engagement des jeunes mecs à verser dans l'anarchisme plutôt  qu'à se faire enlever et séquestrer par l'armée. Néanmoins la conscience politique avait encore un bout de chemin à faire et si nous soutenions volontier la grève  estudiantine ou allions manifester contre le nucléaire, conformément à ce à quoi les paroles punks nous invitaient, on était surtout de la partie pour faire les couillons. Après ces premières sessions musicales campagnardes, nous avions l'impression de tenir à présent de quoi nous exprimer tout en employant notre temps  de façon plus constructive qu'à l'habitude.


Dès le retour à bxl, la priorité fût de réunir notre propre matériel musical: ma guitare classique, le petit orgue bontempi à soufflerie de Michel, un bidon, tambourin, lampe de bureau... Il ne nous est pas venu à l'esprit d'essayer de refaire une basse à extenseur car à vrai dire la fabrication d'instruments DiY était le moindre de nos soucis, on y avait juste été plongé par défaut de vrais instruments sans n'y accorder aucune attention particulière et en toute inconscience du fait que ce puisse éventuellement représenter un type de "démarche" qui nous caractériserait. Une pièce dans la cave de l'immeuble des parents de Michel est devenue notre local nommé "le koth"! On y peint notre idéal punk psychédélique sur les murs dont "Untitled" [une tite lette], le nom soudain évident de notre groupe. On y passe notre temps à enregistrer des sessions avec quelques guests, nos copines ou des potes qui viennent trainer. Comme je ne connais pas d'accords sur une guitare "normale" j'arrange un tuning pour pouvoir faire des "barrés à un doigt" et être +/- sûr de tomber sur les bonnes cases. La fine subtilité de la combinaison d'accords mineurs ou majeurs n'a pas été un obstacle et je jouais soit l'un soit l'autre selon l'accordage hasardeux sans n'en avoir aucune conscience.

Il nous vint rapidement l'idée qu'avec deux enregistreurs à cassette, on peut se démultiplier: Enregistrer un premier duo  à rejouer pendant qu'on l'accompagne, le tout enregistré à +/- bonne distance par le 2ème appareil. Cette technique nous a permis de nous essayer au "multipiste"

 

L'amplificateur téléphonique de mon père a vite été mis à contribution avec le larsen qu'il produit en rapprochant la ventouse-micro du haut-parleur puis en remplaçant cette ventouse par un écouteur de walkman collé contre la guitare, ce qui l'amplifiait avec une sérieuse distortion et écrasait le timbre original de ma pauvre guitare repeinte grossièrement à en puer le solvant!
Un tourne-disque nous permettait d'envoyer une boucle grattée sur un vinyl. C'était l'époque de la découverte où l'idée même d'aquérir ou même de se renseigner sur du matériel nous était complètement étrangère, on faisait uniquement avec ce qu'on avait sous la main.

Quelques copies de la cassette "attack" de Untitled ont circulées via des potes et on a sans trop savoir comment branché un bassiste qui n'a pas tardé à nous contacter. Marc-le-bassiste était lui beaucoup plus confirmé que nous! Il a entrepris de nous mettre un peu au parfum et m'a trouvé une guitare électrique d'occase pour 300 bef (+/- 8€). Un pote de l'école avait une tête d'ampli à réverb à me prêter et je me retrouvais du coup sur-équipé. Très peu de temps s'est écoulé avant que Marc ne propose une date de concert dans un petit festival. Il allait falloir répéter plus sérieusement quelque-chose... Gilles nous a assidûment rejoint au chant et Khalid aux percussions, un vrai local-de-répète avec batterie à demeure nous a été accessible par un pote et on a mis en place un set possible qu'on a réussi à mener à bien pour ce premier live à "la Maison Haute".

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L'engouement de Marc était en décalage avec notre rythme et nos ambitions initiales, Michel était très mitigé... le local en bas chez lui n'était plus le lieu où... car on faisait trop de boucan à ce stade et dépendait d'une vraie batterie et d'un local de répète squattable. Les propositions de concerts ont suivis je ne sais trop comment, Marc faisait la promo plein d'enthousiasme alors que les autres membres du groupe étaient amplis de doute. Après un live cataclysmique dans une petite MJ où les concerts avait été repoussés de 4 heures (nous étions, "Untitled", dans un état avancé d'ébriété pour monter sur scène vers 02h, la batterie gentillement prêtée par le groupe suivant ne tenait pas en place et chaque élément se défilait dans une direction différente, j'ai pèté une corde dès le premier morceau et le remplacement a duré, duré!  incapable de me réaccorder correctement, c'est reparti pour la gloire...),

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3ème concert aux "Riche Claire", on accompagne "Nuit St George" dont un membre (Éric) est dans notre classe à Gilles et moi puis le groupe "Typhus" dans une même mouvance punk revival psyché. Michel est introuvable pendant le soundcheck mais se pointe quand-même à la dernière minute. Il en a marre du groupe, refera quand-même encore deux derniers concerts dans un mini-festival avec NSG, puis dans la cave du "Botanique" où la soirée a été interrompue par la police pendant notre 2ème morceau, nous laissant furieux. Michel en a non seulement fini avec le groupe mais s'est également mis en complexe de sa punkitude, genre "J'suis un faut punk" et s'est, lui qui était justement un peu "extrême", calmé, rangé et a cessé toute activité musicale. Le dernier concert des "Untitled" s'est fait au "Stalker"...

 

...pendant le live painting d'un pote de Gilles (Christophe Cachet) avec un inconnu (Bernard P) suggéré par Marc comme remplaçant à la batterie. Ce batteur confirmé donnait soudain une énergie improbable à nos morceaux et Marc qui commençait à fantasmer un avenir glorieux d'album et de tournée, devenait franchement oppressant dans son désir de louer un vrai local et d'investir dans du matériel. Gilles et moi avons décidés de dissoudre l'affaire pour en revenir aux bidouillages. Marc n'a pas continué assidument la musique et nous avons rejoués à une occasion quelques années plus tard en enregistrant un morceau au 4-pistes avec Joêl de Boop.


Les Petits Grincheux 1983-85

 

J'avais entre-temps (pour mes 18 ans) vu se débloquer un compte-en-banque contenant 10.000 Bef (250€), de suite investi dans un "casio PS 20" de base, le matériel électronique le plus évolué que je puisse me payer.
Des morceaux multi-recorder ont directement vus le jour, des sessions d'impro/délire avec Gilles et Ivan-le-timidble, supporter d'Untitled et pote de classe. Bien vite nous nouons avec Xavier de l'école, qui vit au-dessus d'une boite de location d'instrus, il peut facilement emprunter un peu de matériel en douce . Xavier qui avant de s'acheter un synthé DX Yamaha en louait +/- 1 en attendant, n'était ni musicien ni bidouilleur, il avait surtout envie d'être une personne qui "entre autre" fait de la musique et me proposait dans son grand appartement d'installer en commun notre matériel sur la grande mezzanine vide pour y avoir plein accès. Pas une chaise ni une table dans cet espace, tout s'est fait au sol avec deux enregistreurs à cassette, tête d'ampli avec reverb, un DX-9, casiotone, guitare, micro.

 

 

J'ai donc passé pas mal de séchages de cours et de soirées en solo avec mes 2 enregistreurs déglingués mais fonctionnels, à empiler des couches de synthé/casio sur des cassettes pourries, pour finir en chantant via une cassette "master". Et d'autre part, nous faisions des sessions d'impro à 2, 3, 4 ou 5. Malgré mes très insignifiantes connaissances musicales à l'époque, alors que je tentais de jouer mes premières notes sur une guitare accordée "normalement", j'étais semble-t-il le musicien le plus chevronné de la bande!
Je montrais en gros quoi faire s'il y avait chez quelqu'un/e un manque d'inspiration, car moi, j'en débordais, même si la qualité n'était pas toujours au rendez-vous! Il fallait d'office que ce ne soit pas trop compliqué ce qui était plutôt de mon ressort. Les autres y "croyaient" en se sentant "musicien/nes" et nous avions moultes encouragements de l'extérieur pour nous stimuler à continuer.

Nous nous sommes appelés "Les petits grincheux" pour annoncer notre premier concert et avons pondus des morceaux à répéter. Cette occasion marquait le déménagement de Xa vers un endroit encore mieux adapté (grand atelier en arrière maison) et le groupe à pris sa forme définitive:


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Xavier: synthé DX-7
Ivan: synthé juno-106 + dr-rhytm
Gilles: guitare
Pascale: casio ou "demi-clavier à squatter"
JP: chant et guitare ou "demi-clavier à squatter"
+ en guest Pascal H au chant

Je "composais" en gros les morceaux en montrant à Xa et Pa l'une ou l'autre riff que j'avais trouvé puis, cherchant sur la boucle jouée par l'un/e, se dégageait un accompagnement que rejouerait l'autre, comme s'il s'agissait d'un séquenceur! Je trouvais parfois une riff pour Gilles mais il cherchait d'office un peu, là où les deux autres n'avaient pas vraiment de curiosité et aimaient bien cette façon de fonctionner. Ivan venait lui de s'acheter son synthé et avait un net intérêt dans la recherche sonore et musicale tel qu'il cherchait et trouvait la façon d'accompagner ou de créer la base d'un nouveau morceau. Le premier concert s'est fait dans "notre nouvel espace". La décoration était mémorable mais nous avons étés sous le seuil critique! Notre boite à rythme marquait des changements imprévisibles de tempo, pétages de cordes, faux-contacts au synthé, les inter-morceaux pré-ocucupés  plus longs que les morceaux mal-maîtrisés, que du bonheur !
Il fallait donc travailler, nettoyer les contacts de la drumbox, du synthé et travailler encore, ce que nous avons fait mais à une infime mesure de ce que "travailler" signifie!

 

 la-chasse-au-lion-(carre)  petits-grincheux-cubiste-we  petits-grincheux-cube

 

Néanmoins le 2ème live a été un franc succès! "mythique" diraient certains! Bruxelles était sous le choc du "meurtre de la champignonière" où trempait de près ou de loin mon gros-blond-faut-albinos et un milieu de punks junks et déjantés, dossier sordide, on ne peut plus lié à "l'affaire du trou" et qui sera lui prescrit et refermé par la justice belge en 2014! Néanmoins; je n'ai plus été confronté à cette tête de noeud qu'une fois et jamais lors d'un de mes concerts! Personne ne souhaitait jamais, nulle-part, la présence de cette petite bande caricaturale de fouteurs-de-merde! Un festival organisé par le groupe "Noise gate" où on était invité à jouer, a vu débarquer en après-midi les flics pour interdire la soirée (prévue dans un jardin vers la périphérie bxloise). On a de suite proposé "notre salle" et une heure plus tard, ayant laissés sur place "l'adresse de secours" de la soirée avec un plan, la sono et les groupes arrivaient "rue du marteau". Nous étions "les sauveurs" et avons joués pour clôturer la soirée où des troupeaux new-wave et punkoïdes s'étaient finalement retrouvés pour remplir au mieux notre immense espace. À notre grande surprise, tout-le-monde a dansé puis farandolé et c'était le délire pendant notre set aux enchaînements irréprochables. En pure sophisme qui n'est vrai qu'au moment où il est prononcé, nous avons été excellents au moment où nous l'avons été, même si le document cassette que j'en possède semble mitiger ce jugement!
Quand Christophe de Noise-gate est venu nous proposer une part de la "recette de la soirée" (entrées, bar), nous sommes tombés des nues pour finalement dire "Non, ça va, c'était une chouette soirée, vous avez "tout géré la technique" gardez vos sous, c'est bon comme ça". C'est qu' alors en plus on se sentait "bons princes" même si pour la plupart, complètement fauchés.

3-flys-grincheux

Les petits grincheux  se disaient que la locomotive était peut-être lancée, quoique Xa soit tombé dans la mélancolie en virant junk et que l'ambiance s'est fortement dégradée dans la maison communautaire accolée à cette arrière-maison. Le groupe a bien encore joué dans une MJ avec "Hysterical movies" et "Pubis in extremis", un live plutôt stimulant et mieux assumé devant un publique ouvert à nos obscures ritournelles simplistes, empruntes d'une naïveté trop improbable aujourd'hui ! Nous avons fait quelques sessions d'impro chez l'un et l'autre se redoublant avec deux radio-cassettes (JRSRK: Gilles/Ivan/Jp)  En peu de temps s'est imposée la rupture qui coïncidait précisemment à la fin de nos études supérieurs dans le même athénée du centre-ville, quel hasard tout de même ! 


Ivan s'était entre-temps offert un 4-pistes à cassettes "Tascam", modèle du début des 80's, il m'avait déjà invité pour une session de "vrai multipistes" (par opposition au "ping-pong" avec 2 cassettophones) dans le grenier de son cousin fromager quand les petits grincheux ont splittés dans un éclatement radical entre Gilles et Moi/Pascale/Ivan alors que Xavier n'en avait plus rien à battre de la zik ni de son synthé DX. Il hébergerais provisoirement Gilles tout en sombrant plus avant dans la came en un délire mythomaniaque qui a rapidement mal, mais vraiment mal tourné! Pascale a arrèté de faire de la musique, elle est restée ma compagne jusqu'en 2002.



    

 

 


Boopy (Boop) 1985-90

Avec Ivan nous avons continués à faire des sessions à la fromagerie. Faisant des petits boulots de nettoyage et livraison de pizzas, j'ai pu me payer un synthé DX-100 Yamaha, modèle réduit et simplifié du DX-9 de Xavier, lui même étant l'ombre d'un DX-7, toute nouvelle génération de synthétiseurs FM qui ne propose pas tous ses super- potentiomètres sur le tableau de bord mais un écran LCD, des menus et entrées + et - genre clic clic...  Nous faisions du multipiste mixé à la va-vite via des cassettes audio. Le volume sonore devait cependant rester +/- discret, surtout de nuit, ce qui n'était pas toujours facile! Lors du déménagement de Xa-des-petits-grincheux, nous échangeons les contacts avec Joël, un vieil ami de Xa avec qui nous étions toujours restés plutôt distants mais qui était parfois présent lors de nos répètes et jouait éventuellement un peu de guitare dans son coin pendant nos pauses. Jo s'est senti interpellé par l'écoute de nos morceaux en duo avec Ivan et a proposé de se joindre à une de nos session avec sa guitare. La rencontre étant plutôt fructueuse, nous sommes rapidement passés au trio.

L'appartement de Jo pouvait lui, accuser bien plus de décibels et nous avons migrés avec notre matériel via son living-room qui était une grande pièce de +/- 8mx6m. C'est là que le 4-pistes, les 2 synthés, la dr-rythme et nos 3 guitares étaient réunis et que nous avons fait de nombreuses impros et "délires" auxquels se joignaient volontiers quelques proches dont un ou 2 amis de l'école d'art où j'étais entré, qui venaient se plonger dans l'ambiance créatrice et bordélique bien que dépouillée, pour dessiner au fil de nos musiques dans des soirées souvent très psychédéliques. Nous avons également passés chacun du temps en solo ou en duo pour créer au 4-pistes des "petits-morceaux" compilés sur la cassette "Music for tense people" (1987-8).

   boopTensePeoplek7.jpg 
  boop-au-bois  Boop-&-Jocko


C'est vers cette époque qu'une proposition de concert dans une MJ nous est arrivée. Comme j'étais à ce moment plongé dans un travail de "logo pour des bonbons fictifs" commandité par mes études de graphisme, c'est parmi ces projets de logos qu'on a trouvé nos nom et logo de groupe: "Boopy" (Joël: Guitare / Ivan: synthé / JP: synthé-guitare-chant/ bande avec rythmes et ajouts) Christophe, mon pote d'atelier, qui lors de notre rencontre m'a tout de suite reconnu comme "le chanteur des Petits Grincheux" (car présent quelques années plus tôt lors du festoche de Noise Gate) et venait, depuis, souvent dessiner chez Jo, est devenu le présentateur attitré du groupe sur scène, se fabriquant un nouveau masque absurde pour chaque live et assurant une petite transition technique de la part des "musiciens" en divertissant le public par l'annonce du morceau suivant.

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Ce premier concert de "Boopy" avant je ne sais plus quel groupe bien plus punk, a été très bien accueilli! Les frères P. qui à ce moment formaient le groupe "Ninove" (Bernard avait joué la batterie des Untitled pour notre dernier concert), présents dans la salle, nous proposent de les accompagner pour faire leurs premières parties, vu la formule assez similaire: On accompagne chacun sur scène, une bande enregistrée qui joue le rythme et quelques arrangements.

Nous avons trouvés l'occasion de jouer sur un podium au milieu de la grand-place lors d'une scène ouverte organisée par la radio publique "libre" radio 21 et avions dus remplir quelques conditions auxquelles nous n'avions jamais pensés, comme par exemple d'être +/- acoustiques, ou encore de définir notre "style musical". Comme notre candidature arriverait après la fin des inscriptions, on s'était dit qu'être un peu racolleurs ne nous ferait pas de mal, c'est pourquoi nous nous sommes présentés par formulaire comme faisant du "funk dynamique". Cependant, nous étions décidés à proposer un set complètement hétéroclite allant du "funk dynamique" qu'on ne maîtrisait aucunement (pour commencer comme si de rien n'était), au punk-rock, en passant par des pseudo-jazz et pata-world-music. Pour l'occasion, Bernard de Ninove a joué la batterie, Joël était à la basse, Ivan au piano debout (d'office présent sur scène) et moi à la guitare et au chant. Notre arrivée sur ce podium qui n'avait accueilli que des solistes dont principalement des chanteur/euses s' accompagnant à la guitare sèche, fût vraiment folklorique et il a fallu déployer câblage et rallonges malgré la condition initiale.

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Quand la présentatrice nous a pausé quelques questions, commençant par "Y a-t-il un leader du groupe?" J'ai tout naturellement répondu que "Non, il n'y a pas de leader du groupe!". C'est à ce moment je crois qu'il est devenu très clair pour mes comparses et moi-même que j'étais bel et bien le "leader du groupe"! Ensuite elle m'a demandé le nom des morceaux qu'on allait "interprèter" et j'ai dû lui répondre qu'on avait jamais pensé à cette question mais que je pouvais assurer qu'on avait bien préparé des morceaux! Pour notre ouverture, il s'agissait que je lance l'intro avec une petite riff funkisante dont je me suis instantanément rendu compte que je l'avais à chaque fois répété assis et qu'en position "debout" c'est sensiblement différent! Il a donc fallu que j'amorçe en une dizaine de tentative auxquelles mes camarades croyaient à chaque fois à moitié. Nos échanges de regards ont dût être, je pense, des plus clownesques!  Le morceau s'est quand-même lancé et nous avons enchaînés notre répertoire parsemé d'embûches, de fausses notes et de rattrapages de dernière seconde. Le public a beaucoup ris en cette fin d'après-midi et nos potes étaient encore hilares quand on les a retrouvés après le show.

BooP jardun

 
On a vite eu l'occasion de rejouer avant "Ninove" à l'Interférence (Bar à la Grand-place) puis dans une MJ d'Auderghem. À l'une de ces occasions, notre live connu quelques déboires plutôt risibles: en plus de quelques emmélages techniques juste après l'annonce du morceau suivant par notre "présentateur", on doit interrompre et recommencer un morceau laissant notre "bande" se faire un temps entendre seule, avec une seconde-voix "accélérée", ce qui déclenche les rires dans le publique! Sans réel malaise, nous avons repris et bien finis notre set. Incident mineur et somme toute comique se dit-on. Après une période sans date avec Ninove, on va, avec Ivan, les voir dans un petit festival où ils sont programmés sans nous et à notre stupeur la plus absolue, on découvre que dans leur duo, nos "collègues" ont prévu une partie où ils font semblant de se tromper avec leur bande qui continue en un petit montage qui est la caricature théatrale de notre véritable et sincère plantage passé. L'effet n'était là pas comique pour un sous, c'était juste un petit numéro mis au point parce que nous avions étés drôles mais l'âme n'y était pas. Le public ne rit pas mais laisse échapper quelques "Oh!" devant le light-show prévu-avec. Là Ivan et moi avons senti un léger malaise mêlé de dégoût, surtout lorsque plus tard, Bernard, chanteur, se met à faire l'abruti qui n'arrive pas à re-enficher son micro sur son pied.
Ils nous a semblé avoir été moqués de façon grossière alors qu'après coup, Bernard et Jean-Luc nous signifiaient "mais non, ça n'a rien à voir avec vous, c'est rien!" On s'est vraiment dit qu'ils nous prenaient pour des dindons et on a rompu notre "collaboration". Il faut préciser que Jean-Luc, virtuose du DX-7 (X-legged Sally, Ictus ensemble, Maximalists, ...), ne s'était, depuis notre rencontre, jamais montré que distant, hautain et méprisant, si bien que malgré les bons rapports qu'on entretenait avec B, sa fréquentation nous plombait plus que de nous stimuler. Au fond, c'était ce qu'on appelle de la "vampirisation" puisque nous étions à ses yeux un simple outil à chauffer la salle, peu enclin à lui faire quelque ombre par la technique ou la composition. Nous étudier comme des bêtes de laboratoire pour en sortir un petit numéro à prester sans aucune conciliation révélait la situation plus globalement!

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Boop s'est entre-temps adjoint un bassiste: Dirk (venu de la "new-wave" mais avec un revirement jazz vers le funk et plus précisemment, fan de "Motown"). Il est venu jammer régulièrement et nous a rejoint en répètes pour le concert à "la Cambre" (1989) sous le nom "Boop" lors de la soirée déguisés "De l'autre côté des miroirs" sur la thématique carollienne de "Alice" et qui signait la mise en veille du projet. En effet, le programme de la soirée a été considérablement retardé si bien qu'au lieu de jouer vers 21h comme prévu, nous avons dus attendre jusque passé 01h00 avant de monter perplexes sur scène devant un publique tendu  par les heures creuses. De nombreux ennuis techniques dont la chute mémorable du Juno-106 de Ivan juste avant de s'y jeter, dont l'absence de retours dans l'auditoire et l'apport en dernière seconde d'un rack d'effets par notre duo de mixeurs (Pierre L et Xavier M), multi-effet dont un "pitch" qui fût assez mal maîtrisé, ont fait de notre set un réel calvaire. Les photos laissent pourtant sous-entendre un autre son de cloche car dans nos costumes, prêtés par un théâtre, nous compensons visuellement nos déboires sonores...

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CAVE CANEM (1988-93)

Alex M et Michel R, fans de "Boop" ont le flash de la self-revelation en écoutant nos musiques: Leurs visions inspirées par nos élucubrations sonores les ont amenés à un scénario (sur le modèle de création proposé par Raymond Roussel) et ils se lancent dans la réalisation d'un film d'animation en terre/plasticine où la musique et le son seront intrinséquement liés à l'image, dans un échange permanent au cours de l'évolution du projet. C'est en ces termes que commence une collaboration qui durera 4 à 5 ans. Une fois les musiques concernées sélectionnées, il apparaît que je vais m'en occuper alors que Joël et Ivan (qui fera également la musique de générique) gèrerons les bruitages et ambiances sonores. Les réalisateurs nous proposent plus tard le story board filmé et minuté pour que nous adaptions en les recommencants les morceaux aux durées adéquates. Plus tard, alors qu'un atelier de tournage, terre-glaise et plasticine s'installe dans les pièces inoccupées du rez-de-chaussée de la maison en chantier dont je viens d'hériter, des scènes filmées viennent remplir la vidéo et on en arrive à un "pilote" de quelques minutes, support pour une recherche d'aide à la production.
Sommairement, le synopsis tient en ceci pour un film de 15 minutes:

cavecan

Dans un vaste désert, une petite cité d'humanoïdes à la silouhette de "derviches"  tournés vers les sciences voit la lune se transformer en ...saucisse! Catastrophe! Simultanément, un chien qui fait l'objet d'une observation se met à grandir de façon démesurée et aspire dans ses entrailles le scientifique présent dans la salle du dôme. À l'intérieur du chien, sombre paysage industriel, le savant découvre des travailleurs-chiens attelé à la réalisation d'une étrange mosaïque. Mais le voilà repéré et fuyant une horde de gardiens canins, il s'engouffre dans un trou béant au milieu de la mozaïque... On le voit depuis la terre tomber de la saucisse/lune qui soudain fait "Plop!" et s'illumine tout en disparaissant. Alors tous les habitants s'élèvent dans les airs, comme aspirés par le ciel et un fondu-enchaîné nous amène dans une vieille cuisine (en noir et blanc(?) la fin n'est pas encore très sûre) où une vielle dame fait cuire une vielle saucisse dans une vieille poèle. Son chien-chien profite d'un instant d'inattention pour piquer la saucisse. Reste une forme de lune dans la poèle. The end.

Le "pilote" décroche la production par "l'Atelier Graphoui" qui lance un dossier de demande de subsides aux communautés française. Il s'agira de montrer 3 minutes abouties du film à la commission/jury. Alex et Michel peuvent disposer d'un atelier où ils amènent leurs impressionnants décors et leurs armées de personnages et chiens de toutes les tailles. Nous, du son, sommes breefés lors d'une réunion chez Graphoui en vue de coller avec les attentes du jury, nous sommes même pour la première fois défrayés pour nos mini-discs (4-pistes) et disquettes (sons et séquences du w-30), d'une somme ridicule avoisinant les 25€ / 3 personnes!
Les bruitages se sont fait dans le plus poussé du détail, laissant dans l'imperceptible l'absolue garantie que tout y soit, alors que la musique, mixée dans un studio-pro devait coller à des durées qui pouvaient changer d'un jour à l'autre. Le collage du son sur l'image, fait entre-nous, nous a satisfait à tous. L'étape suivant était de faire ce même collage au studio "L'Équipe", spécialisé en la matière. Là, pour la première fois, les réalisateurs nous ont semblés distants et on les a même sentis hostiles lorsqu'un désaccord qui demandait leur véto: conflit entre le technicien à la console et moi, concernant le type de réverbe qui marquait le son final, a trouvé pour réponse "Faites-ce que vous croyez le mieux, c'est vous le pro". Bref, outre la petite faiblesse dans cette réverbe finale, la projet a été accepté par la commission! Un budget de 300.000 bef/minute allait être octroyé (+/- 110.000€ au total!)

Il y a bien eu encore cette réunion chez Graphoui, où il nous a été expliqué comme 4 millions et demi de befs c'était des peanuts pour faire un travail sérieux, et comme chaque métier connexe lié à la pellicule coûte cher. Qu'on se rassure, ça ira il faut encore tout calculer mais il y aura un budget pour nous.
Bref, le temps passe et le projet semble ne pas reprendre. C'est par Damien, ami de Michel R qu'on apprend assez maladroitement que le son de CAVE CANEM n'est plus notre affaire, qu'il a entendu qu'Alex et Michel vont s'en occuper eux mêmes!
Les réalisateurs, devant le fait accompli de notre mise au parfum ont invoqué que "Finalement cette musique ne convient pas, ça ne marche pas bien". Ha ha ha! n'importe quoi! L'enjeu de notre travail était à ce stade l'obtention des subsides, et ça avait marché ! On s'est rendu compte être face à des langues de bois d'une rare mauvaise foie. Ils n'ont finalement pas réalisé leur bande son et c'est le pervers-ingé-son de chez Graphoui qui a récolté ce qu'il y avait mettre dans le son pour sous-traiter un contact direct à lui comme musicien.

Au grand étonnement d'Alex et Michel, nous avons eus l'occasion de visionner la version définitive quasi-instantanément dès sa "sortie" grâce à une amie bossant sur le Festival Anima. C'est musicalement extrêmement plat et vide de bruitage, l'option arti/flottante où l'envie de bailler vous tenaille! Le film n'a pas fait beaucoup de bruit et il n'en existe que peu de trace sur le net.
Bien après son passage à Anima en 94 (?), le cinéma Nova avait annoncé CAVE CANEM dans une programmation sur l'animation. À ma grande surprise, il s'agissait des 3 minutes sonorisée par nos soins, nettement plus vivant et digeste à mon goût!
Alex et Michel n'ont jamais pu faire preuve de plus de franchise à notre égard mais ont décrochés chacun un emploi dans l'asbl "Atelier Graphoui".


 

Soirée "Andy Warhol worker's party" au Résidence-Palace (1989)

Nous apprenons le jour même qu'en soirée se tiendra un événement qui réunira dans un même espace un maximum de performances artistiques ou musicales et estimons avec mes deux camarades de "Boop" plus deux autres acolytes qu'une intervention de notre part y sera indispensable. Ainsi, nous embarquons un casio SK-1, un kazoo, melodica et petites percussions convaincus que nous y avons notre place! 

Arrivés vers 21h, nous sommes dans un premier temps enthousiastes face au gros foutoir ambiant: les couloirs et les salles grouillant de monde et de sons ont étés divisés en plus d'une cinquantaine de cases de +/- 3x3m chacune et simultanément, plus d'une cinquantaine de performances sont en cours (musiques improvisées, tronçonnage de mousse polyutérane, danse contemporaine et j'en passe). On réalise alors que tous ces gens ont leur espace dédié, étaient au fait du projet depuis plus longtemps que nous et surtout, qu'il n'y a pas une once d'espace disponible pour faire notre bidouille avec..

C'est après avoir été vidanger les premières bières que nous vint l'idée d'occuper l'énorme salle des "toilettes messieurs", finalement très vide. Au moins on pourrait faire ce qu'on était venu y faire, quoique n'ayant aucune idée quant à ce qu'on venait y faire... On a donc commencé avec du gros n'importe-quoi de type "pouêt-pouêt" en tournant en rond, genre chenille, au milieu de la pièce. Chacun qui était passé pisser restait dans un premier temps interloqué, souriant les bras balants puis petit à petit, tapant du pied ou dans les mains . La pièce s'est vite remplie et les mecs y allaient de plus en plus à donf: ils tapaient sur absolument tout en hurlant, grand coups de pieds dans les portes des w-c avec rouleaux de PQ qui volent à travers la pièce et ce gars (en fait Yvon Vromman, qui fût le chanteur des "Tueurs de la lune de miel" et c'était à peine un mois avant sa mort!) ...qui cassait les vidanges (ou pas) de bières à la chaîne sur le dérouleur d'essuie-main.

Vu qu'on ne s'entendait plus, on a arrêté pour ne plus entendre qu'une grosse transe tribale et testostéronée, on s'est soudain regardé comprenant que c'était en train de déraper sévère et on s'est jeté dans l'espèce de pogo qui nous entourait pour arriver jusqu'à la sortie des toilettes qui devenaient mixtes, avec un dernier coups d'oeil en arrière, oui, ils allaient tout casser, on était dépassé par la tournure des choses, oui, on se barrait, soit comme des gros fouteurs-de-merde, soit comme des gros lâches mais on se barrait à temps...

Quelques années plus tard, un ancien ami m'a dit avoir vu ce document vidéo, filmé depuis une caméra de surveillance au plafond des chiottes !!! On a pas pu retrouver la source mais il n'est pas complètement impossible qu'un jour, qui sait ? Peut-être ? Est-ce un appel ? Oui, un appel, un appel ! 
Voilà, je recherche ce document vidéo, même s'il est décevant, je reverrais bien ce gros délire !

 

Jams du jeudi (1990-92)

 


Notre ami et bassiste Dirk aménage sa cave en "local de répète" et Boop s'implique dans les travaux puis y joint son matériel. La réunion musicale que nous fixons aux jeudis devient l'occasion de jammer au lieu de répéter les morceaux dont nous avions décidés de nous délester. Ces jams sont un bon support pour inviter d'autres amis musiciens en vue de rencontres musicales improvisées. Un Damien vaguement batteur-jazzy laisse sa batterie à demeure et se joint à nous régulièrement. Le local chez Dirk devient le lieu où je continue à produire des morceaux au 4-pistes et où nous nous retrouvons à 2, 3, 4 ou 5 pour improviser ou tenter de concrétiser quelques projets. Après un an, les voisins ont commencés à signaler leur méconcentement sonore et il a fallu suivre une limitation des décibels dans un horaire adapté de plus en plus contraignant.

 

 

Fanfare Jour de Fête (1990)

 

C'est vers 1990 que j'ai trouvé sur une brocante une sorte de "buggle", légèrement enfoncé mais jouable et que j'ai un temps pris goût à cet instrument qui participait désormais à nos jams et à mes morceaux. Quand un pote a fait passer l'annonce que la fanfare "Jour de fête" cherchait de la trompette et de la percussion, nous avons avec mon pote Joêl trouvés possible d'aller postuler, lui à la cimbale et moi à la "trompette". Nous avons étés sympathiquement reçus à une première répète dans la maison du peuple à St Gilles à un étage d'avant la rénovation suite à l'effondrement d'un plancher. C'était une très grosse fanfare qui pouvait compter une trentaine de participants. Tout s'est fort bien passé et à ma grande surprise, je connaissais tous les morceaux du répertoire! J'avais la chance d'avoir un "collègue" trompette n°2 comme moi, puisque ne sachant lire les partitions, il m'était impossible de savoir précisément à quel moment je devrais intervenir. Là ça allait, il s'apprêtait à souffler et je comprenais qu'on y allait, connaissant de mémoire la riff qu'on attendait de moi. Émile, le chef d'orchestre ne m'a pas vraiment cru quand je lui ai dit ne pas savoir lire et m'a rassuré au fur et à mesure sur le fait que tout se passait bien. Après quelques mois, j'en avais finalement aussi l'impression et arrivais à assurer même en cas d'absence de JF-trompette 2 !

 

Lors d'une répète, Émile proclame qu'on va s'accorder, que ça fait un temps et que ça commence à se faire sentir. Section par section, instrument par instrument, il demande une note précise que chaque instrumentiste fait résonner alors qu'il guide de son oreille absolue, plus haut, plus bas ou stop. Nous, trompettes, sommes dans les derniers, après la dizaine de saxos. Je vois donc s'écouler lentement une échéance qui mène inéluctablement à ma personne ignorant tout du nom des sons qui sortent de ce buggle. LA bémol, SOL dièze, tout y passe (: et tou/tes ont l'air si sûrs d'eux! Trompette Un, FA dièze ! Pwêêêt! C'est bon, parfait ne touche à rien... Oulalala! La tête me tourne mais pas le temps de s'évanouir ou de vomir sur soi, c'est à mon tour et il me demande, très dur: le SI bémol ! Comme devant l'inéluctable impact entre ma mobylette et un 3 tonnes, je ferme les yeux, me contracte avant de me détendre dans l'abandon du lâcher-prise avec un "Pwêêêt!" à vide. Émile semble dubitatif, reste d'abord muet et interloqué puis continue: "Refait un peu ?!"  Pwêêêt! " plus haut ...et encore": Pwêêêt! ... plus bas ...et encore, plus haut, et encore, etc. Il fini par rompre cette boucle temporelle avant que je n'essaye de fuir discrètement: "Mais mais mais... tu es sur le vieux diapason (432 hz), ton instrument date d'avant les 50's, ça va pas être possible de l'accorder, ....Aaah, je comprends maintenant pourquoi tu as cette impression de décalage !!!" Mouwais... c'est p'têt ça mais p'têt pas aussi ! Il m'a recommandé de me trouver une vraie trompette en forme de trompette et avec un Si bémol bien éduqué et moderne en 440 hz. J'ai donc trouvé une trompette d'occase pas trop pourrie mais quand-même...

 

Nous avons accompagné le groupe Stellla (juste à la fin de leurs débuts en duo) pour "un morceau" lors d'un live aux Halles de Schaerbeek ("J'aime bien les éléphants, fan fan les éléphants etc.") et ensuite allions attaquer de nouveaux morceaux en répète. Aïe ouiïe aïe! Joël était déjà +/- décidé à arrêter après ce live. C'est évidemment là que ça s'est corsé et qu'en une répète le doux rêve s'est terminé. Tiens? je suis seul comme "trompette n°2" aujourd'hui... Distribution de partoches: les titres ne me disent rien, je nage dans le mystère. Les autres lisent en commentant parfois "Mmmh, intéressant ... astucieux ça! "Oh! Joli ça, bien trouvé!" ...des envolées disparates de flutes, tubas, accordéons, etc. avec des bribes du futur morceau qui fusent de partout. On a quelques minutes pour se familiariser. Tout le monde est très occupé et résolument ce morceau m'est inconnu pourtant, je sais déjà que je ne l'aime pas! Je vais trouver Émile en essayant de lui expliquer et il arrive à esquiver par des "Ça va aller, à l'usage, tu verras" ... oui mais... Grand moment de solitude, oserais-je essayer de faire semblant de jouer quelques notes? ...mais "Tac tac tac! Les enfants! 2, 3, c'est parti." Ça démarre doucement et Émile s'attarde sur les flutes, jamais entendu ce truc! Je ne sais pas où scruter pour déterminer quand je dois faire quoi? mais à un moment, c'est sûr, mon intervention manquera. Émile a été sympa et n'a pas soulevé outre-mesure l'absence de réplique de la part de la "trompette n°2", il s'est contenté de me fustiger du regard mais n'a pas interrompu expressément le morceau. Ce long calvaire m'a liquéfié et j'étais convaincu de ne plus revenir répéter et d'arrêter la trompette, j'ai quitté la répète avant sa fin et n'y suis pas retourné! Toute cette période à travailler cet instrument depuis le buggle à la trompette en passant par un vieux tuba, aura été marquée par de nombreuses angines. Je pense avoir une inflammation chronique directement liée à l'exercice demandé pour le matériaux concerné. Bref, ça ne me réussi pas et en plus je peux facilement m'en passer!

 

 

Astrojos (1991)

 

Un concours est lancé dont on a eu écho je ne sais trop comment: La création d'une musique de générique pour une série de mini-dessins-animés destinée à un passage télévisé quotidien: "Astrojos" car, eh oui, c'est précisément à cette période que Dirk Frimout, le cosmoplouc local, partirait dans l'espace et il sortirait son dessin-animé à l'occasion du vol de 1992. S'il y avait peu de gain en récompense, les passages-télé garantissaient un retombée plus massive de deniers par la suite... Nous avons tentés notre chance en travaillant en duo ave Joël de Boop et avons chacun fait plusieurs propositions. Puisqu'il s'agissait d'envoyer une cassette-audio avec nos démos, nous désirions nous protéger d'une éventuelle entourloupe telle qu'on ne gagne pas mais que nos morceaux se retrouvent repompés. En cas de gain du concours, il faudrait finalement être inscrits à la SABAM pour toucher ce qui se touche par passages télé! Nous nous sommes donc inscrits Joël et moi à la sabam pour "un an" et avons envoyés notre cassette.

 

Un jour un courrier est arrivé à la maison, adressé aux "Habitants" ("the Residents" justifient ainsi leur nom de groupe) et nous avions remporté cette palme: Un des morceaux de Joël a été choisi mais nous avions convenu que peu importe, on mènerait le projet ensemble. On s'est vu avec le réalisateur mais bien vite tout s'est annulé, un basculement dans la production du machin et poc! Plus rien de tout cela n'existe, sauf: l'inscription à la sabam (à lire au bas de cette page http://djp.over-blog.com/pages/CoPyLeFt-1139614.html)!

 

 

Groupe de percus (1991-92)

Alors que je terminais mes études de graphisme, nous avions l'habitude de nous réunir entre 2, 5 et 8 personnes pour jouer des percussions. Aucun d'entre-nous n'avait de formation particulière dans le domaine, mais plein de bonnes intentions! C'était devenu si fréquent que quelques morceaux ont été dégagés de ce qui avait l'habitude d'émerger, morceaux que dès lors nous répétions comme un vrai groupe bien que n'ayant jamais choisi de nom. Nous avons eu l'occasion de former la dernière classe de "Percussions Classiques" de Fernand Schirren à l'École Lilian Lambert mais celui-ci ne voyait pas grand intérêt en nos élans profanes et quelque peu hystériques. Nous continuions néanmoins à pratiquer, répéter et à nous sortir pour animer des fêtes de quartier, l'ouverture de la saison à "la Roseraie" ou des fins de soirées...

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Nous étions lors de sorties, en "compétition" avec la classe de Djembe de Mamadi Keita qui, fréquentant les mêmes lieux, amenait comme nous, à la "on ne sait jamais", les instruments dans l'espoir de jouer un peu ou encore sortait justement de cours ou de répète (?) La grande différence entre nos deux groupes était qu'ils possédaient des appels et morceaux sur le bout des ongles mais n'étaient pas à l'aise du tout en improvisation, essayant des patterns tirés de morceaux à faire coller maladroitement sur ce qui se passe de sensible. Pour notre part, nos morceaux devaient sembler bien désuets, répétitifs et incertains mais nous étions très ouverts aux nouveautés et aux mélanges improvisés. Ils se sont déroulés quelques battles lamentables!


Jams du mardi (1992-2002)

C'est au moment de transférer la pièce à musique dans ma cave que nous sommes passés à la "jam du mardi". Nous formions à 3 le noyau-dur (avec Joël et Ivan de Boop, habitants également la maison) et recevions sur un mode aléatoire et imprévisible divers musiciens de tous horizons et de tous niveaux amenés là par un bouche-à-oreille plutôt respectueux. En 10 ans, aucun mardi n'a été épargné parfois seuls 1 ou 2 habitués nous rejoignaient, d'autres mardis, nous étions une dizaine et devions nous relayer entre le "petit salon des pauses" et la jam.
Il s'agissait généralement de nous lancer sans idée préconçue et d'accrocher sur telle ou telle impulsion,  surtout induits à jouer en fonction des participant(e)s dont certains n'ont pas hésités à nous proposer un standard ou l'autre que nous massacrions joyeusement et sans le faire vraiment exprès!
Certains sont restés des habitués durant les 10 années, d'autres ont eu des élans passagers durant lesquels leur enthousiasme nous semblait parfois disproportionné, sûrs que nous devrions former un groupe génialissime à faire tourner de par le monde, d'autres encore se demandaient bien ce qu'on croyait faire là et revenaient par pure curiosité.

JP, Joël, Ivan, J-Fa, Dirk, Steph, Laïa, Bob, Damien, Phil E, Nico W, Ana, Paola, Thomas B, Carlos, Ossain, Drita, Yves B, Phil 1er, Pierre L, Nane, Christophe Tuba, Michel A, Alain D, Jim, Pierre ?, Eric, Steve, Vincent VDB, Hughes, Laurent P, Pierre B, Pat, VM, Nicolas (violon)
 

Just Another H (1992-93)

Les aménagements pour faire de ma cave un "studio" se sont faits alors qu'on allait aider à se concrétiser le projet de 2 potes (Stéphane "Blues" Thierry "THC", ex's "El Gaucho"): former un groupe de ska (dont ils tenaient déjà le nom), musique qui nous enthousiasmait tous à essayer. Le groupe s'est petit à petit augmenté et nous avons créés un répertoire mélangeant reprises et "compositions". Il faut signaler qu'aucun d'entre-nous n'avait spécifiquement de réelle connaissance ni compétences pour briller en Ska, donc personne pour soloter comme il se doit, comme l'appelle en fait ce genre musical. Nous répétions une fois par semaine et avons eu 3 chanteurs qui se sont succédés en un an. Après 6 à 9 mois, Thierry a "+/- temporairement" arrêté car trop occupé dans les débuts du Magasin4 et Nico-avec-des-dreads l'a remplacé à la batterie.

Thierry puis Nico "dread": drums
Steph: basse
JP: clavier
Ivan: guitare
Joël: trompette
J-Fa: percussions
Pierre L: trombonne
Christian "Kwale" puis Bob S, puis Ramson: chant

Nous n'avons joués qu'un concert qui s'est en fait plutôt bien passé, il faut dire que le troisième chanteur, Ramson est jamaïcain à la voix très roots et que bien que non-rasta (j'entends "non-diplomé"), il était plutôt inspiré et convainquant en rastafailleries. Il quittait la Belgique peu de temps après et nous avons cessés le groupe.
Thierry ne s'était pas vraiment arrêté là puisqu'il a rapidement formé les "Joysticks", groupe de ska-blanc qui, à leurs débuts, souffraient un peu le mêmes manques que J.A.H: pas de solos dignes de ce nom, néanmoins ils ont persévérés et recrutés pour finalement y toucher quoique restant très rock.

 

 

Ananicofiljojp (1993-94)

Il n'a pas fallu longtemps pour qu'avec Phillipe E et Nicolas W qui étaient devenus très assidus des mardis, Joël et moi décidions de former un groupe "Nicofiljojp" (façon de noter les présences aux jams sur les cassettes d'enregistrement car, eh oui, on enregistrait).
Il s'agissait de gérer chacun un morceau, de le proposer, l'organiser, d'en être le responsable et le chef. Ainsi on se retrouvait consécutivement dans la peau du dirigeant décideur et de l'exécutant soumis. De plus selon les choix de chaque responsable, nous étions amenés à souvent s'échanger les instruments d'un morceau à l'autre. Expérience intéréssante où on a pu remarquer que Phil dont le morceau était présenté comme "totalement libre" (mais sur base de "Mi" pour dire quelque-chose) réchignait à suivre les instructions de chaque "chef" et préférait chercher que de répéter. Nous nous sommes accommodés de sa façon de gérer ce qui n'a pas forcément été dans le sens d'accroitre notre conviction... Ana, une amie de Phillipe, qui était déjà passé jammer quelques mardis, nous a rejoint et un morceau s'est ajouté à notre répertoire quoique elle n'ait aucune intention de nous dire qu'en faire...

anaJpMg4.jpg  ananicofil.jpg 

"Ananicofiljojp" a joué quelque concerts dont les ouvertures du Bulten (sous le nom "La Chanteuse Ana et l'Orchestre Franco-Belge") et du Magasin4, puis s'est terminé avec le double déménagement de Nico pour Paris et de Phil vers la Charente.
 

le Collectif Orchestral Idiophonique Transcontinental (1994)

Phil E fût le premier luthier sauvage et vrai bidouilleur sonore que j'ai approché. C'est lui qui m'a à l'époque relancé vers la construction d'instruments alors que je le suivait dans un workshop de lutherie sauvage où j'ai finalement monté une sanza géante à multiples timbres et résonateurs. Il s'est pris en 1993 la passion des lamellophones et a commencé à en incruster dans toutes sortes d'objets improbables. Il a rapidement eu de quoi monter l' exposition "Lamellophonia Belgica" au "Travers". À cette occasion, il a formé +/- sur base de "Ananicofiljojp" le groupe "C.O.Ï.T" pour une représentation destinée à faire vivre ses instruments, étendant le champs aux monocordes, rombes, sifflets,... Phillipe avait des idées très claires de petites scénettes allégoriques collant à chaque instrument...

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Après quelques répètes, nous avons joués sur le lieu de l'exposition puis dans le mois qui a suivi, lors d'une fête Patacycliste. Cette expo constituait un peu sa fête d'adieu car bientôt il mettrait les voiles vers le sud.
Phil vit donc à présent en Charente où il a vendu sur les marchés quantité de sanzas-boites-à-sardines. Il sculpte des instruments en légumes crus et a continué dans la  veine du "C.O.Ï.T" mais version "terroir" avec le projet "Père cul-cul" comme animation pour toutes sortes d'évènements à travers les régions.
J'appris bien plus tard, vers 2002 la similitude entre le folklore de Phil et le théâtre traditionnel urugwayien, découvert lors d'une représentation de théatre-action qu'on m'avait demandé d'enregistrer! À l'insut complet de Phil, les urugwayens retracent musicalement des scènes de la vie intemporelle d'avant l'arrivée du colon blanc. Ils usent d'instruments archaïques semblables aux siens et pratiquement chaque scène peut correspondre ! Je lui ai rapidemment transmis une copie de l'enregistrement.
Plus récemment, au fond des campagnes, il fait purement dans la chanson satyrico-paillarde à la guitare et ne semble plus imprégné de la fibre alternative d'antan!

 

 

Fin de la jam du mardi (2002)

La jam a pris fin alors que j'avais un pied dans le plâtre et que Ivan avait déjà quitté la maison. Je m'étais entre temps lancé dans d'autres recherches sonores en construisant des petits générateurs puis les versions 1 et 2 du radiocaphone, appareils que j'amenais volontiers les mardis pour les confronter à la musique de mes camarades. Si tout le monde était +/- d'accord pour me dire que mes machines étaient bien marrantes,  l'aspect noisy de ces sons électroniques bruts rencontrait quelques réticenses principalement de la part de musiciens confirmés à la recherche d'une jam dans le sens du terme qui au fond nous échappait.
En effet, j'ai appris plus tard la distinction à faire entre "une jam", "un boeuf" et "de l'impro". Nous proposions "un boeuf" et ceux qui croyaient venir à une jam, faisaient de notre boeuf une jam!

- Une jam c'est: des musiciens qui vont essayer de s'entendre autour d'une compo que tous connaissent, ils vont essayer d'avoir l'air d'être un groupe, de sonner comme un groupe.

- Un boeuf c'est: des musiciens qui prennent les instruments et qui vont faire ce qu'ils peuvent pour s'accompagner, sans idée préconçue ni but à viser.

- De l'impro c'est: un langage pour partir de rien et arriver au tout.

Le 11 septembre 2001, nous avons eu une jam mémorable (qui était en réalité une impro) autour des infos radiophoniques sur l'attaque des twin-towers... https://archive.org/details/01Remix911

 9-11 A  9-11 B

Notre jam du mardi était devenue un non-sens car elle mélangeait les 3 (jam/boeuf/impro) sans n'en avoir aucune conscience. Chacun était insatisfait de la prédominance de ce qu'il ne recherchait pas ou plus.

 

 

Pendant ce temps...

Durant ces 10 années de jam's à domicile, j'ai continué à créer des morceaux au 4-pistes et au W-30 en restant dans la micro-production insignifiante de cassettes doublées à la maison ("Compile de jam's", "Di dirty dub's are coming", "Le tour du monde dans ton fauteuil").

On m'a commandé (à 4 reprises) assez étrangement aux premier abords, des jingles d'annonces-radio pour expos temporaires aux "Musée royaux d'Afrique Centrale", moins étrange si on sait qu'une amie y travaillait et était l'intermédiaire (thanx Marlène!) ... J'ai, lors de la première de ces occurrences, tenté de collaborer avec des musiciens africains mais le deal avec le musée était la cessation des droits d'auteurs contre cachet. Ces conditions ont radicalement refroidis les 2 artistes blacks que j'ai rencontré et je me suis résolu à procéder au plus simple et finalement lucratif, donc seul. L'idée du "petit blanc" qui choppe ce type de contrat m'échappe encore...

En 1999 je me suis vu confier la réalisation d'une bande son pour le spectacle multimédia jeune-public "Petit Loup" (Compagnie du Leviathan) puis en 2000, la musique du film "Trixi Weiss" (Beryl Koltz). J'étais durant cette fin de millénaire en pleine transition vers "le son" mais on me demandait bien un travail de musicien avec des commandes précises, auquel je me suis appliqué mais sans réelle conviction, tant je savais déjà que mes compositions musicales n'étaient pas scientifiquement validées. Le son m'apparaissait être un terrain bien plus propice à pouvoir exprimer ma non-confirmation musicale mais il fallait encore que je m'immerge et expérimente un temps. La pièce "Petit Loup" a tourné énormément d'écoles en théâtres, ils l'ont joués plus de 300 fois en un an! et la bande son est mise en avant dans chaque (infime) trace qu'il en reste sur le net. C'était un travail de commande au sens le plus plat puisqu'il s'agissait de fournir des musiques millimétrées et d'un style précis mélangeant féérie, mystère, Europe de l'est et fragilité.


DJP 2000

C'est alors qu'on doit statuer sur le générique de "Petit Loup" que se pose pour moi la question du pseudo. Nous sommes décidés à ne pas être soumis à mon copyright en tant que membre de la sabam (voir "mon histoire de la sabam") et de se partager la somme ainsi économisée, il faut donc que je signe ma musique d'un pseudo. Puisque j'en suis encore à l'époque, à explorer le dub, il me semble que JP DUB fera l'affaire.
Alors que je fais quelques emplettes de matériel électronique aux débuts de la radiocaphonerie, je croise en détachant mon vélo, un gars de la petite cinquantaine avec qui on commence à bavarder. Vite fait, il me raconte son parcours incroyable de jeune cadre dynamique, 20 ans auparavant, apprenant qu'il avait une tumeur au cerveau diagnostiquée "maligne" et qu'au lieu de se plier à sa chimio, seule alternative présentée à un mort fulgurante, il s'est pris un billet pour l'Inde. Là il a cherché shamans et guérisseurs pour finalement se faire prescrire l'usage quotidien du canabis. Après 15 ans d'immersion passionnante, il est repassé par bxl où des examens ont montrés une nette régression de la tumeur! puis finalement il rentrait en 2000 pour se réinstaller ici. C'est là qu'il me parle de son frère qui peint des fresques à la craie sur le sol bitumé ou sur la digue de mer et qui signe ...JP DUB. Il faut donc que je trouve un autre pseudo! J'opte rapidement pour mes initiales, à perdre dans les colonnes de dj's des registres de la sabam.

DjP a donc vu le jour pour échapper à la sabam avant de réaliser qu'il signerait bientôt un travail expérimental. Il pensait pour souffler un peu après avoir assuré de "l'alimentaire", faire du dub et une sorte de trip-hop multipiste à mixer seul (?) sans n'avoir trop d'idée de comment diffuser quoi (?)

Puis, comme il y a toujours cette ambivalence hiver/été, le désir d'avoir un projet collectif, voire festif, de quoi animer gaiement vos soirées, vos fêtes de rues, un vieux fantasme, je voulais depuis un temps créer une mini batterie de bric et de broc, déplaçable à vélo et je me suis lancé dans une construction par étapes, bien au contraire de l'aboutissement visé et qui m'a menée au radiocaphone.
Le mélange percussif de deux radios, visés comme simples parasites à joindre à la petite batterie, a vite ouvert des perspectives qui ont forcé le désintérêt pour l'étroitesse de mes débouchés en dub & trip-hop:
DjP est donc devenu Mr Radiocaphone, qui envoie des sons bizarres, dont une sorte de theremin clownesque relativement séduisant pour un publique très varié lors de diverses performances de rue et dans des squats. 

L'ambition purement musicale s'est mise en stand-by pendant cette période où je rencontrais de nouveaux clans de musicien/nes, électro-minimalistes, abstraits et , bruitistes, circassien/nes, théâtreux/ses... J'étais un peu à la croisée de toutes ces tendances et ne trouvais ma place qu'en électron-libre en solo ou à travers divers duos et trios.
Il était évident que mes base musicales n'étaient pas suffisantes pour prétendre à une place conventionnelle dans un groupe rejoignant mes attentes conventionnelles et que je me devais d'être une page vierge tant que faire se peut, quant à mes affinités  avec la bonne vieille grosse jam des familles à massacrer "No women no cry" sans même s'en rendre compte.

Là, j'ai rencontre une sphère électro-expérimentale, certes amusée par mon sound-systeme en bandoulière , mais plutôt blasée au fond. Ma culture en matière d'électro-acoustique, d'électro, était pire qu'empirique, un simple gouffre. 
Ma position "naïve" vis-à-vis de cette recherche sonore me semble la plus fructifiante car ouverte, c'est pourquoi, préférant vivre un processus plutôt qu'en tirer un résultat, il m'a parfois fallu fuir toute documentation relative à ce que je travaillais. Néanmoins, il me devenait difficile d'actualiser d'anciens standards avec une curiosité aurale pour des sons similaires à  ce dans quoi je m'étais lancé. C'était l'occasion d'apprendre et de découvrir beaucoup de choses en laissant en veilleuse des références vaseuses venues du rock, jazz, pop.
Pourtant, les premiers projets dans lesquels je me lançais baignaient pieds joints avec ce bateau duquel je désirais me détacher. On jouait des sortes de ..., à la ... et le fait de ne pas y arriver créait un style.

Ainsi vinrent:

Accompagnements de Mr Diagonal 2000/1

 

Kafkaphonie 2000/1

 

Fanfare traditionnelle expérimentale 2001


Audio & visuela 2001/2

 

Désir&data 2002


Pangeol Bedon 2002/2003

 

impro-duction 2004

 

rotoflux 2006/7

 

La guerre des boutons 2009/11

 

c74 /2010/12


WHY THE EYE ? 2014






 

 

GarudaMudra blanc

         

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